Sous le signe des banques centrales
Le mois boursier a été placé sous le signe des banques centrales et en particulier de la Réserve fédérale américaine (Fed). Après un très mauvais départ pour les actions les 2 et 3 janvier, Jerome Powell en mettant en avant la flexibilité de sa politique monétaire lors d’une interview le 4 a rassuré les investisseurs. L’annonce par la banque centrale chinoise (PBoC) d’une baisse du taux de réserves obligatoires a eu le même effet. A partir de ce moment, les actions se sont inscrites sur une tendance haussière qui leur a permis de corriger la violente baisse enregistrée en décembre.
L’indice MSCI AC World (en dollars), qui avait perdu 7,2 % en décembre, a progressé de 7,8 % en janvier, retrouvant son plus haut niveau depuis le 3 décembre. Grâce à la parole magique des banquiers centraux, les éléments qui avaient inquiété les investisseurs en décembre (données économiques décevantes, incertitudes politiques) ne les ont pas perturbés en janvier.
Un climat apaisé
Outre les assurances apportées par la Fed et la Banque centrale européenne (BCE) qu’elles feront preuve d’une extrême prudence et s’assureront que l’économie est suffisamment résistante pour supporter des taux directeurs plus élevés, les nouvelles sur le front commercial se sont un peu améliorées. Plus exactement, les intentions prêtées aux autorités chinoises et américaines, qui ont repris leurs négociations fin janvier, ont entretenu l’espoir qu’un accord mette fin à la spirale des hausses de droits de douane suivies de représailles.
Dans ce contexte apaisé, même les incertitudes politiques ne sont pas parvenues à inverser la tendance. Aux Etats-Unis, le shutdown s’est prolongé jusqu’au 25 janvier faisant de cet épisode de fermeture partielle du gouvernement fédéral le plus long jamais enregistré. En Europe, malgré de nouveaux développements au Parlement britannique autour du Brexit, qui rendent la situation encore plus difficile à décrypter, le scénario du pire (une sortie sans aucun accord) n’est pas celui privilégié par les investisseurs. Malgré l’appréciation de la livre, les actions britanniques sont parvenues à progresser en janvier.
D’un point de vue microéconomique, les résultats publiés par les entreprises n’ont pas, jusqu’à présent, réservé de mauvaises surprises : la croissance des bénéfices est au rendez-vous aux Etats-Unis (+13 % en glissement annuel), où un peu moins de la moitié des entreprises cotées au S&P 500 ont publié, en Europe (+4 % pour le Stoxx 600) et dans la zone euro (+3 % pour l’Eurostoxx) où la saison est moins avancée. Notons toutefois que les inquiétudes sur la croissance mondiale avaient conduit les analystes à revoir à la baisse les perspectives bénéficiaires et que les « bonnes surprises » en la matière doivent donc être relativisées. Il reste que cette dynamique favorable sur les publications a soutenu les actions.