Les lueurs d’espoir de l’économie chinoise apparues ces derniers temps ont été balayées par la propagation du coronavirus, ce qui nous amène à nous interroger sur la viabilité de notre scénario économique pour la Chine. Bien qu’il soit logique de s’attendre à ce que l’impact du virus s’estompe à mesure que la saison hivernale avance, les mesures de confinement ou interdictions de voyager et leur durée détermineront l’ampleur du ralentissement de la croissance chinoise et, bien plus que le SRAS en 2003, de la croissance mondiale. En effet, la part de la Chine dans le PIB mondial est passée de 4,3 % en 2003 à 16,3 % en 2019. La propagation du coronavirus a ajouté de l’incertitude dans un contexte économique qui devenait de plus en plus constructif pour les marchés actions, sur fond d’amélioration de la dynamique économique et de diminution du risque géopolitique au lendemain de la signature de l’accord commercial de « phase 1 » entre les États-Unis et la Chine. La volatilité a augmenté de manière généralisée, l’indice VIX passant de 12 à 18 et l’indice Move de 50 à 66.
Les marchés actions internationaux, surachetés après le rebond de fin d’année, ont corrigé en raison des craintes liées au coronavirus, et ce, surtout en Asie. Les secteurs du tourisme et du commerce de détail devraient être les plus fortement touchés. À l’inverse, les marchés obligataires, en particulier les obligations d’État core, se sont redressés. Côté devises, le dollar américain s’est apprécié par rapport à un panier de devises des marchés développés, grâce notamment à son statut de « valeur refuge », tandis que les devises plus étroitement liées à la croissance de la Chine se sont dépréciées (dollar australien). Il est indispensable de surveiller de près la propagation de l’épidémie, toutefois l’heure n’est pas (encore) à la panique.