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Le réchauffement climatique : un risque systémique qui oblige à agir en conséquence
Après la crise de 2008, les gouvernements et les banques centrales ont précisé les attentes pour encadrer les risques pris par les banques. Une trentaine de risques avaient été classés comme systémiques.
L’activité bancaire et le fonctionnement des marchés financiers sont désormais encadrés par des règles prudentielles et des mécanismes de contrôle et de surveillance mis en place par les autorités publiques pour prévenir les risques de chocs ou d’événements à portée systémique. L’objectif est de surveiller si les acteurs prennent trop de risques ou se comportent mal.
Le point clé : les établissements financiers doivent détenir un montant minimum de fonds propres qui dépend du degré de risque de leurs actifs. Ils sont tenus de communiquer aux autorités publiques de très larges informations sur les risques auxquels ils s’exposent et sur la qualité de leurs portefeuilles d’actifs. On retrouve des schémas du même type pour les grands assureurs.
Certaines crises ont montré que la prévention ne suffit pas toujours.
L’intervention des pouvoirs publics vise « a posteriori » à empêcher la transformation du risque en crise systémique majeure.
Les banques centrales agissent en apportant des liquidités. C’est ce que l’on appelle leur fonction de « prêteur en dernier ressort ». Elles-mêmes et les gouvernements interviennent également pour empêcher en urgence l’arrêt d’activité des banques et des institutions financières dont la mise en faillite provoquerait trop d’effets négatifs en chaîne (dévalorisation des actifs, diffusion de la méfiance). Too big to fail – trop grand pour faire faillite – dit le concept économique anglo-saxon… La crise COVID a montré que cette approche d’injection massive et de relance budgétaire était tout compte fait plébiscitée dans les périodes de crise.
Le changement climatique est clairement un risque systémique. (Bien plus en fait !)
Un modèle du même type que celui appliqué à la finance doit être envisagé.
Beaucoup de règlementations, d’initiatives, de think tanks sont mis en œuvre pour inciter l’ensemble des acteurs économiques à agir pour favoriser la transition énergétique.
Cela ne va pas assez loin et ne transforme pas assez vite les pratiques pour que l’on puisse espérer avancer réellement et concrètement sur le problème.
Les autorités publiques ont réussi à faire évoluer la régulation pour la finance… il doit être possible d’avancer aussi pour tenter de faire évoluer le cadre et les pratiques contre tout risque vital pour la planète dans des délais qui sont désormais critiques.
Les approches actuelles sont certes louables, mais objectivement assez complexes et sujettes à interprétations, ce qui crée un trouble pour le public et de l’incertitude sur la réalité des résultats.
Les discours des uns et des autres sont très souvent contredits par des faits têtus et font même craindre un greenwashing très cynique dans ce contexte.
Beaucoup d’articles ou d’études contestent les ambitions de certains projets en indiquant leur incapacité à remplacer les hydrocarbures (et le charbon) dans les mix énergétiques. À l’instant « T », c’est probablement vrai, mais cela n’est pas contradictoire avec toutes les recherches de solutions pour économiser l’énergie d’une part et faire feu de tout bois (!) pour diversifier au maximum les sources d‘énergie. Pour cela, il faut accélérer la sortie des hydrocarbures et dégager des ressources pour investir sur la recherche et l’exploitation de sources d’énergies renouvelables.
Comment faire ?
Le propos ici n’est pas technique pour identifier les meilleures sources d’énergie, mais de se concentrer sur l’aspect financier.
Pour cela, il faut envisager des mécanismes simples et compréhensibles par tous… et dont les effets sont visibles rapidement.
Concrètement, comment pourrait-on faire ?
Sachant que ces 100 principaux émetteurs sont responsables d’une part importante des émissions mondiales estimée, selon les études, entre 70 et 75% cela aurait un effet d’entraînement très significatif.
Bien évidemment en effet, les acteurs se situant juste en dessous des seuils du top 100 feraient tout ce qui est dans leur pouvoir pour éviter d’entrer dans le club des acteurs systémiques.
Les banques verraient leur rentabilité lourdement affectée par le financement d’activités polluantes, elles seraient poussées à privilégier d’autres activités.
Pour les Asset Managers et les assureurs, le fait de devoir mobiliser des fonds propres pour rester investis sur ces valeurs serait également très dissuasif.
Pour le grand public, les investissements ou placements seraient beaucoup plus simples à suivre : une liste d’acteurs systémiques, une taxation progressive et une utilisation claire des ressources qui en résulterait.
Bien évidemment, cela se conçoit dans une dimension internationale, idéalement à l’échelle mondiale, mais a minima, ces initiatives peuvent être initiées à l’échelle européenne comme cela a été fait pour les GAFA sur la fiscalité.
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