Dans le domaine de la santé et du bien-être, les premiers produits « grand public » remontent à une dizaine d’années. Initialement simples, comme des podomètres ou des pèse-personnes connectés, ces objets deviennent désormais plus variés et techniques, et permettent de récolter des données bien plus élaborées, comme la saturation en oxygène, un électrocardiogramme, ou la détection d’une suspicion de syndrome d’apnées du sommeil. Ils sont également plus fiables et leur marge d’erreurs réduites très significativement.
Malafosse pense que nous ne sommes qu’au début de cette aventure des objets connectés de santé, et y voit une tendance durable en cours de formation. Au-delà du fait que ce type d’objets commence à entrer dans les foyers, il y a désormais un début d’appétence des professionnels de santé. Le levier de croissance sur ce deuxième point est massif, selon l’industriel, qui pressent l’utilisation à grande échelle par les soignants de ce type de produits. Aux Etats-Unis, certains objets connectés permettent déjà depuis plusieurs années un suivi quotidien et à distance des paramètres de patients diabétiques ou souffrant d’hypertension, par exemple.
L’Europe devrait suivre très rapidement. Jusqu’à récemment, les médecins étaient plutôt réticents à l’utilisation de tels objets, mais une inflexion s’opère. Les professionnels de santé commencent à s’y intéresser, notamment en jaugeant l’efficacité technique et la précision de la métrique. L’un des gros avantages pour le médecin est un suivi régulier des constantes du patient, avec une analyse de tendances, ce qui ne peut être fait avec des mesures espacées à chaque rendez-vous médical physique.
La crise du Covid-19 aura été un accélérateur de la compréhension des individus sur un meilleur suivi de sa santé, notamment concernant les facteurs de comorbidité que sont l’hypertension, l’obésité ou le diabète. Ainsi qu’une accélération du besoin de télémédecine, et donc d’objets de mesure au domicile du patient. Le « frein » indispensable au demeurant de la réglementation, s’adaptant progressivement à l’innovation, est une composante importante dans la compréhension du marché, notamment sur le front de la protection de la donnée, particulièrement sensible dans le secteur de la santé.
Alexandre TIXIER