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Tant que le consommateur américain résiste…
Le changement de régime monétaire qui est en train de s’opérer, notamment aux Etats-Unis comme en Europe, pèse sur la valorisation des actifs. Des obligations d’Etat, aux actifs risqués, les pertes de valeur sont manifestes depuis le début d’année. Sur les segments où les valorisations étaient ou restent les plus extrêmes, les corrections ont été très fortes. Ainsi, les valeurs technologiques américaines, notamment, ont déjà subi des ajustements très importants, mais c’est aussi les cas des petites capitalisations. Outre-Atlantique, par exemple, on a vu une chute de l’indice Russell 2000 de près de 30%, au plus bas, depuis le début d’année. Ces mouvements de marché ont été brutaux, et il est normal de voir des rebonds, avec des investisseurs tentant de retourner sur des valeurs avec des fondamentaux toujours solides.
Néanmoins, il nous semble que si nos vues sur le besoin de resserrement monétaire plus prononcé que prévu à moyen terme s’avère être le bon, l’ajustement des valorisations devrait se poursuivre. Certes, si on s’appuie seulement sur les valorisations constatées des dernières années, nous sommes déjà en bas des fourchettes.
Toutefois, si changement de régime il y a, notamment sur le niveau des taux d’intérêt, une vision plus longue est nécessaire et on peut penser que les valorisations pourraient encore s’ajuster.
Le calcul du ratio du prix sur les bénéfices que fait R. Shiller, l’économiste américain prix Nobel d’économie, et qui avait anticipé l’effondrement de la bulle technologique à la fin des années 1990, continue de nous dire que l’ajustement des valorisations reste faible.
Néanmoins, on le sait, la valorisation n’est pas un indicateur qui permet d’anticiper les mouvements de marché à court terme. Ainsi, dans des phases de stabilité du flux d’information, nous pourrons voir des sursauts sur les titres les plus chèrement valorisés, mais à moyen terme avec un ajustement des taux d’intérêt à long terme, on est en droit de penser que les valorisations devraient continuer à subir une pression baissière.
Le moteur essentiel de la consommation américaine reste encore très présent. En effet, les consommateurs outre-Atlantique, qui bénéficient toujours d’un marché de l’emploi très porteur, ont de nouveau montré leur résilience face aux chocs qu’ils subissent.
Les ventes au détail pour le mois d’avril ont surpris à la hausse, en maintenant leur dynamisme du mois précédent. La croissance sur le mois a été de près de 1%, alors que le chiffre du mois de mars a été fortement révisé à la hausse, passant à 1,4% contre 0,5% estimée précédemment.
Évidemment, on peut avoir des révisions importantes, comment c’est souvent le cas, mais surtout, il ne faut pas négliger l’effet prix dans ces hausses compte tenu du contexte d’inflation élevée actuel. Néanmoins, sur ce point, c’est justement le fait que la hausse des ventes soit nettement supérieure à l’inflation sur le mois qui est rassurant.
Quand on extrait les produits qui sont les plus proches de la consommation telle que présente dans les comptes nationaux, qui déterminent le PIB, on voit bien que la consommation devrait être un soutien pour le 2T22 et aider à « corriger », la contraction du PIB au 1T22.
Comme indiqué, en partie, cette bonne performance de la consommation tient beaucoup au marché du travail. Nous pensons toujours que ce soutien devrait perdurer pour les quelques trimestres à venir. Néanmoins, nous resterons vigilants sur la vitesse de décélération de l’activité en s’approchant de la fin d’année, quand les premiers effets plus marqués du resserrement monétaire se feront plus prégnants.
LBPAM
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